Le choix du site ne s’est pas fait au hasard. Chattancourt se situe sur la rive gauche de la Meuse à une quinzaine de kilomètres de l’Ossuaire de Douaumont. Dès le début de la guerre, les soldats français cantonnent dans ce village. En mars 1916, Chattancourt qui se situe au pied de la colline du Mort-Homme se retrouve en 1er ligne et stoppera définitivement l’avance allemande, lors de la bataille de Verdun.
Si, pour la mémoire collective, la Grande Guerre représente Verdun, le Poilu et les tranchées, la plupart de ces dernières ont été comblées après-guerre. A certains endroits, il subsiste quelques traces dans les bois. L’idée de recréer une tranchée pour le centenaire de la Grande Guerre, est alors venue à un groupe de passionnés. Malgré les nombreux monuments présents sur la rive gauche, il n’existait pas de musée.
Un des membres de l’association a acheté un terrain et l’a mis à disposition. Après une étude approfondie avec l’aide d’anciennes cartes d’état-major françaises, il s’est avéré qu’une partie des tranchées de Toulouse et Chattancourt passaient à proximité de cet endroit.
Nous avons donc reconstitué cette tranchée à l’aide de poutres, de planche, de sacs à terre et de tôles métro. Les sacs pour la terre ont été offerts par différents régiments de l’armée de terre. Quant aux tôles métro, elles datent toutes de la Première Guerre Mondiale et elles ont été récupérées chez les cultivateurs de Chattancourt et des communes avoisinante.
Cagna de tranchée réalisée avec des tôles métro
La tâche n’a pas été facile du tout, le terrain calcaire nous a causé quelques soucis. Si nous avons commencé à creuser avec nos pelles et nos pioches, nous avons vite abandonné et nous avons eu recours à une mini pelle. Ce même souci fut rencontré par les soldats français à Chattancourt, comme l’attestent de nombreux témoignages. Déjà à l’époque, les Poilus utilisèrent une machine spéciale pour creuser les tranchées.
Lors des travaux, plusieurs objets ont été retrouvés montrant l’acharnement des combats.
Il nous aura fallu plus de deux ans pour réaliser entièrement cette tranchée, sans compter les nombreux formulaires d’autorisation à remplir (normes handicapées, archéologie etc).
Travaux dans la Tranchée
Chaque partie de la tranchée, abri ou gourbi, a été réalisée avec précision grâce aux manuels d’instruction, aux photos d’époque et aux témoignages des soldats.
Par ailleurs, toutes les photos sur le site datant de la Grande Guerre sont pour la plupart uniques. Elles proviennent de collections privées des membres de l’association ou de dons de visiteurs.
Ainsi tout au long du parcours, le visiteur pourra se projeter dans la peau du Poilu grâce aux nombreuses explications et aux objets exposés.
En conclusion, ce n’est pas moins de 100 m de tranchée et d’abris qui ont été totalement reconstitués. Un cheminement intéressant, aussi bien pour les adultes que pour les enfants qui vous permettra de comprendre la guerre des tranchées.